Voici une histoire singulière... Le soir de ses noces forcées avec une femme qu'il n'aimait pas, un petit homme et son accordéon décident de quitter à jamais l'Italie. Il est rejoint à Nice par Françoise, en 1921. Elle-même partie du même village que lui : Citta di Castello en Ombrie. Voici l'histoire extraordinaire de Joseph... mon grand-père.
Alors que pour ainsi dire, je n'ai pas connu mon grand-père car il mourut deux mois après ma naissance, je me sens très proche de lui. Après son travail, il était musicien. Artiste, il avait fondé un orchestre de jazz "Mimi Jazz" qui se produisait dans ce qu'on appelait dans les années 30-40, les festins de quartier.
Lui l'accordéoniste, apprit le solfège à ses deux fils, qui maitrisaient parfaitement le piano, le violon et la clarinette.
J'ai écrit les paroles de cette chanson.
Albert Ganna a composé la musique.
Eric Miller a fait les arrangements.
Enregistrement public.
Joseph
(François Anto, Albert Ganna)
Un fils, deux fils, trois petits enfants
Aucun ne porte son nom
Un fils, deux fils, l'histoire en différent
C'est mon troisième prénom
Une femme, deux femmes
Légitime, éternelle
Sa flamme brûlait ici
Une femme, sa femme
Rebelle étincelle
Loin de la Citta' di Castel'
Il se donna le goût d'être vrai
De l'italien au français
Il se donna le goût d'être vrai
Lui l'italien immigré
Françoise donna le sein à ses enfants
Beaux en dehors, beaux en dedans
Françoise donna son nom à ces enfants
Beaux comme les Dieux en font rarement
Joseph leur apprit à être musiciens
Du jazz pour se faire du bien
Ce petit homme et son accordéon
Mit leur l'histoire au diapason
Pour elle, il oublia ses terres d'Ombrie
Père, mère, argent, amis
Sans lui, l'autre, dès la noce au soir
Conjugua sa vie en blanc et noir
Il leur donna le goût d'être vrai
Malgré les éclats et leurs regrets
Il leur donna le goût d'être vrai
Boxe, boxe, boxe la destinée
Soudain Mussolini couche avec Hitler
La France blessée hurle sa colère
De loin Joseph cultive son jardin
Les enfants ne manqueront de rien
Une nuit, un hôpital, un coussin mal placé
Des années épuisées
Ultime soupir à sa destinée
Il se laissa étouffer
Il leur laissa le goût d'être vrai
Là... Sur la table de chevet
Il leur laissa le goût d'être vrai
Âme, âme, âme, envolée ...
Voici mes amis, la mélodie de mon mystère Merci grand-père...
Tu ne m'as pas ... laissé ton nom
Mais j'ai reçu bien mieux
Ton âme de joueur d'accordéon
De l'orchestre des cieux.
Tu me donnas le goût d'être vrai
L'héréditaire sillon, dessiné
Tu me donnas le goût d'être vrai
Le tempo de nos âmes accordées
Tu nous donnas le goût d'être vrai
Le tempo de nos âmes accordées
Tu nous donnas le goût d'être vrai...
L'héréditaire sillon... dessiné.